banlieuedeparis
De : | "banlieuedeparis" <bdp03@wanadoo.fr> |
À : | <"Undisclosed-Recipient:;"@wanadoo.fr> |
Envoyé : | samedi 20 novembre 2004 17:51 |
Objet : | Banlieue de Paris S25/ 2004 |
S25/
2004
banlieuedeparis/
semaine 25 : lundi 14 - dimanche 20 juin
Mercredi 16 juin 2004 - Rosny-sous-Bois, Noisy-le-Sec
Cf. CARTES > MICHELIN 19 (AZ 56-AX 51-AV 59), IGN 2314 OT (B,8-10) , MICHELIN 101.
BAGNOLET
- échangeur de la Porte de Bagnolet, centre commercial, A3, ROMAINVILLE,
ROSNY-SOUS-BOIS - A86, centre commercial, rond-point de l'Europe,
rue de Lisbonne, la Saussaie Beauclair, boulevard Gabriel Péri (N302),
chemin des Soudoux, chemin de la Ruelle Boissière, sentier des Soudoux,
ruelle de la Boissière, boulevard Gabriel Péri (N302), allée
des Acacias, NOISY-LE-SEC - boulevard Gabriel
Péri (N302), rue de la Chasse, rue de la Fontaine, avenue du 18 avril 1944,
rue Jules Auffret, rue Anatole France, avenue Jean Jaurès, place J. Coquelin,
gare, bar PMU.
Après des achats dans le 12ème j'ai envie d'aller voir à quoi ressemble Noisy-le-Sec. Cette excursion me semble être comme un prolongement logique de mon passage dans cet arrondissement de Paris. Noisy-le-Sec est une grosse tâche blanche sur ma carte mentale du grand Paris et j'en ai entendu parler récemment (sans que cela n'ait aucun rapport avec mes promenades). Je traverse la porte de Bagnolet en voiture. Sur l'échangeur entre le boulevard périphérique et l'autoroute, je prends quelques images à la volée pour compléter ma collection, certaines vues en contre plongées de la cité de la Noue intéresseront peut-être Soazig.
Mais la promenade ne commence réellement que dans les environs du centre commercial Rosny 2. J'ai d'abord quitté l'A86, puis je l'ai reprise en sens inverse ? Je ne suis plus tout à fait certain de ça. À cet endroit où l'A3, la A86 et la A103 dessinent vu du ciel la lettre H, H comme Hasard ou encore hésitation ou bien H comme hystérie (l'hystérie de la politique autoroutière de l'État). Je n'ai rien fumé mais je ne me souviens plus de mon itinéraire exact ni du détail de mes motivations. Je fais un effort pour m'arrêter à cause de ces 5 tours beigeasses qui se répètent identiques les unes aux autres au fond du paysage. Après être sorti de l'autoroute, je me gare rue de Lisbonne, devant les locaux de la compagnie Air China, juste après le rond-point de l'Europe. Je retourne sur les bords de l'autoroute en marchant sur la bande d'arrêt d'urgence un peu plus tard je reviens rue de Lisbonne et je poursuit à pied jusqu'au bout de cette impasse.
Demi Hasard, de retrouver un endroit que j'ai traversé plusieurs années auparavant. Mais je n'avais pas eu le temps ce jour-là pour approfondir. Je n'avais pas pris d'images. Le coteau entre la cité de la Boissière et l'autoroute A86 m'avait pourtant semblé être un vrai petit paradis, derniers pâturages en plein milieu de la connurbation Est. Quelques chevaux l'air à moitié sauvages évoluaient librement dans de grands enclos qui bordaient la rue de la Plaine aujourd'hui disparue. Devant l'entrée du chantier qui remplace tout ça, je demande d'abord au vigile puis aux chefs qui finissent leur journée si je peux circuler sur le terrain pour faire des images du paysage. Suite à leur refus je leur explique que le paysage n'est pas la propriété de leur client. Pour se dédouaner ils me parlent du relogement des gitans aux frais de l'entreprise dans des splendides bengalos. Ils sont vraiment trop fiers d'eux mêmes. J'essaie de leur expliquer qu'il y a déjà beaucoup trop de centres commerciaux si l'on considère les engagements internationaux sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et je leur conseille amicalement de changer de métier le plus rapidement possible.
Je suis obligé de retourner sur le rond-point puis de prendre le boulevard Gabriel Péri qui monte sur le coteau. Quelques centaines de mètres plus loin la sinuosité du chemin des Soudoux qui redescend me fait penser aux traverses marseillaises. Je m'engage et me retrouve en pleine ruralité. J'hésite à prendre des images, notamment d'une très belle petite bicoque en croûtes de bois. À l'angle avec le chemin de la Ruelle Boissière je descends sur la droite. Le décor se dégrade de plus en plus pour que finalement le chemin se retrouve barré par un énorme tas de ferrailles.
Tout à l'heure j'ai été frustré de ne pas avoir eu les gamins sur leurs motos à quatre roues. L'endroit est tellement habité que je me refuse cette fois ci à ne prendre que des images dépeuplées. Après un brin de causette un type dans sa cour accepte de pauser. Sa femme fait partie des gens du voyage, lui non, mais il ne compte pas rester ici. Depuis le début des travaux le coin ne l'intéresse plus. Il confirme, l'endroit était il y a encore quelques années un véritable petit paradis.
À cause de deux hommes qui ont des regards interrogatifs je rentre dans une cour fermée d'une chaînette qui se situe juste avant le barrage de ferrailles. On discute autour du barbecue. Mais lorsque je leur demande si je peux prendre des images, un troisième qui s'est pointé un peu avant me dit très sèchement de me casser direct de sa cour parce qu'ils sont en train de manger et que je n'ai qu'à photographier les gamins dehors si je veux... sec et sans autres commentaires. Il a raison.
En remontant, je prends une image du pavillon qui fait l'angle du chemin de Soudoux et du chemin de la Ruelle Boissière. Je m'explique avec une dame algérienne inquiète qui vient de sortir sur le pas de sa porte. Elle a failli être expropriée par la ville de Rosny il y a quelques années, elle me conseille de rencontrer Madame Leroux qui a monté une association de défense et qui ne fait pas non plus partie des gens du voyage, elle regrette le temps où l'ensemble du coteau était recouvert de potagers. Elle est arrivée ici en 1976. Je reprends en sens inverse le chemin de Soudoux et enregistre certaines images que je m'étais refusées au premier passage. Arrivé devant la cabane en croûtes de bois j'hésite. Il y a un homme en train de manger, la porte et les fenêtres sont grandes ouvertes. C'est trop intime. Je pense un instant prendre une image en cachette mais je trouve cela ridicule. Autant demander. Quelques minutes plus tard et un peu plus loin, une femme qui vient peut-être de la très belle cabane me dit que le chemin est privé, que je n'ai pas le droit de photographier chez elle, et que j'ai de la chance parce que les hommes pourraient déjà m'avoir cassé mon appareil photo.
Après mon retour sur le boulevard Gabriel Péri, 100 mètres plus bas, je redescends le coteau par un escalier qui donne accès à l'impasse des Acacias (histoire de voir où habite cette Madame Leroux). Je prends une image avec un homme de dos qui descend devant moi. Il s'arrête et boit de sa canette de bière qu'il tient dans la main gauche. Il s'assoit, se relève, continue. Je le dépasse en hésitant et finalement nous discutons. Il me parle directement des tziganes dont il fait partie et me donne le nom d'une association tzigane qui milite pour qu'ils puissent rester là, l'ADEP. Il me dit que c'est très bien de prendre des photos. Comme la femme algérienne de tout à l'heure, il à l'air de très bien comprendre ce que je fais.
Ensuite, je file sur Noisy. Quelques arrêts tout de même. Le premier à l'angle du boulevard Gabriel Péri et de la rue de la Chasse à cause du panorama américain. Plus loin, j'aurai bien eu envie de boire un coup au Kosmos (rue de la Dhuys) mais je passe. Arrivé à Romainville par l'avenue Jean Jaurès je redécouvre le Trianon. Sur le flanc gauche du cinéma fétiche de la Dernière séance de Eddy Mitchell, je suis étonné de me rendre compte que la route au parfum campagnard qui descend et que je connais déjà mène directement à Noisy-le-Sec. Au final, à Noisy-le-Sec, je découvre une ville complètement exotique, cela me semble excessivement loin de Paris, de ce qu'est Paris, excessivement plus intéressant, ...
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