banlieued'ivry/ by md.inc@free.fr

RÉSUMÉ DE PROMENADE #05 > Vendredi 12 novembre 2004
RÉSUMÉ DE PROMENADE #06 > Mardi 16 novembre 2004
RÉSUMÉ DE PROMENADE #07 > Mercredi 24 novembre 2004
RÉSUMÉ DE PROMENADE #08 > Mardi 30 novembre 2004
RÉSUMÉ DE PROMENADE #09 > Mardi 14 décembre 2004


Seconde livraison électronique : 25 février 2005 (pour les @ssises d'Ivry)

lire la PRÉSENTATION DU PROJET banlieued'ivry > première livraison

consulter la page d'accueil de BANLIEUEDEPARIS > www.banlieuedeparis.org


 

RÉSUMÉ DE PROMENADE #05 >
pour consulter l'intégralité des images de la promenade cliquer ici

 

Vendredi 12 novembre 2004

VITRY-SUR-SEINE - gare, rue Pierre Sémard, rue Pasteur, rue Charles Fourier, quai Jules Guesde, station anti crue du Port à l'Anglais, IVRY-SUR-SEINE - quai Henri Pourchasse, boulevard du colonel Fabien, place Léon Gambetta.

J'avais le projet de marcher du Port à l'Anglais jusqu'à Ivry-Port. Finalement je me promène assez peu autour de la gare de Vitry et je vais directement au bord de la Seine. Je ne quitte plus la rive du fleuve jusqu'au pont d'Ivry. De la même façon je ne me promène pas beaucoup dans Ivry-Port. J'ai même l'impression que j'aurais du mal à y enregistrer des images. Il va me falloir revenir plusieurs fois, m'intéresser de plus près aux projets qui s'y préparent, connaître chaque rue dans le détail.

Sur les quais, à la frontière entre Ivry et Vitry, le panneau rutilant habituel où est écrit "Ivry, ville messagère de la Paix" est manquant. C'est peut-être en raison de cela la frontière la plus perdue d'Ivry-sur-Seine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

RÉSUMÉ DE PROMENADE #06 >
pour consulter l'intégralité des images de la promenade cliquer ici

 

Mardi 16 novembre 2004

IVRY-SUR-SEINE - centre commercial Jeanne Hachette, espace Gérard Philippe, avenue Georges Gosnat.

François et moi, nous remontons l'avenue Georges Gosnat en direction du métro. À mi-distance François s'arrête devant un support d'affichage Jean-Claude Decaux sur lequel sont collés proprement des petits personnages de bande dessiné qui font des commentaires sur les Assises d'Ivry. À chaque fois qu'il passe devant ce panneau François y remarque des petites transformations.

On peut y lire les petites phrases suivantes :

"La participation se résume souvent à une opération de communication... c'est le principe du consensus, si contraire à la nature même du débat politique qui est une expression des conflits."

"Le quartier sensible, c'est d'abord un quartier plein de sens".

"Le sondage est à la démocratie ce que le vomit de nouilles est à la gastronomie."

Je n'avais jamais prêté attention à ce panneau et c'est pour cela que cet arrêt me donne envie de commencer une promenade : pour sonder les entrailles du quartier Jeanne Hachette que je connais très peu, voir où cela m'emmène. Mais là maintenant, je n'ai pas la disponibilité d'esprit nécessaire. banlieuedeparis procède un peu comme les sondages, comme un échantillonnage de tous les sens de la ville.

 

 

RÉSUMÉ DE PROMENADE #07 >
pour consulter l'intégralité des images de la promenade cliquer ici
pour consulter la première promenade ( 24 novemvre 2002 ) cliquer ici

 

Mercredi 24 novembre 2004

VILLEJUIF - avenue de Paris (RN7), rue René Thibert, rue Dauphin, tabac l'Île de France, centre commercial Casino, rue des Guipons, rue René Thibert, allée Lénine, rue des Coquettes, rue Sacco et Vanzetti, boulevard Chastenet de Géry, rue du capitaine Morinet, fort de Bicêtre, place É. Herriot, rond-point du général de Gaulle, rue Marcel Paul, rue Carnot, allée Henri Becquerel, rue Guy Môquet, avenue Paul Vaillant Couturier, groupe hospitalier Paul Brousse, rue Eugène Varlin, impasse des Écoles, rue Gustave Flaubert, rue Reulos, rue Eugène Pelletan, rue Jean-jacques Rousseau, avenue de Paris (RN 7), rue Henri Barbusse, rue Vérollot, IVRY-SUR-SEINE - rue Henri Martin, rue R. Doiret, impasse des Peupliers, impasse Michelet, avenue de Verdun (N305), rue Michelet, impasse Michelet, rue Gaston Monmousseau, rue Jean Le Galleu, rue Marcel Hartmann, rue Gaston Cornavin, place de la République, avenue Georges Gosnat, rue Raspail, manufacture des Oeillets Métalliques, rue Truillot.

Je sors du métro à la station Léo Lagrange en ayant oublié que cela se trouve juste à ce carrefour entre la RN 7 et la rue Dauphin. Mon intention est d'aller voir le Monsivry, un des dernier espace blanc de la carte au 1/25 000 de l'IGN, édition 1996. Maintenant, sur l'édition 1998 que je feuillette devant mon ordinateur, l'indication Monsivry a disparue. En sortant du métro, lorsque je je réalise que j'ai déjà pris des images de cet endroit cela semble devoir m'empêcher de commencer une promenade. Mais je me dis assez vite qu'il y a sûrement des changements et que c'est justement très bien d'être revenu ici. L'angle en direction de Paris de la rue René Thibert avec la Route Nationale était peut-être encore debout lors de ma dernière visite. C'est ce que je vérifie maintenant et je m'aperçois stupéfait que j'ai réalisé ces deux promenades à deux ans d'intervalle jours pour jours. C'est une pure coïncidence !

 

 

Il y a deux ans, je commencais à prendre des images rue Dauphin à l'angle avec la rue Pasteur devant le restaurant l'Embuscade. Javais l'intention je crois de traverser ce quartier Vérollot qui est à cheval sur 4 communes : le Kremlin-Bicêtre, Villejuif, Vitry et Ivry. Le tabac de l'Île de France n'était pas bien éclairé. Peut-être était-il fermé ? Et puis je photographiais en argentique avec mon vieil Olympus. Aujourd'hui, j'enregistre avec émotion une image du magasin Africa Exotique toujours debout. Cette fois le magasin est ouvert. Je parle avec un homme qui se trouve juste à coté du magasin, devant une fresque peinte sur la façade d'un immeuble muré, mais Il ne souhaite pas que je le prenne en photo. Il semble résigné à ce que son coin de rue soit démoli : "il faut bien que la ville se modernise, que cela circule". J'explique très vaguement ce que je fais. Idem quelques mètres plus loin avec un jeune qui attend les clients sur le pas de porte de la boucherie.

 

 

Le 45 m'intrigue, cela fait un peu maison clause à cause des néons verts allumés en plein jour juste en dessous du toit et des couleurs criardes de la façade. J'ai peur de faire de la fiche de police. Je n'ose pas enregistrer d'images. C'est à ce moment là qu'un type sort du bâtiment. Je lui demande si cela va être démoli. Il m'explique qu'il loue des costumes de théâtre. Le quartier est englobé dans une Z.A.C. et il se bat pour rester ici. On enchaîne sur un peu de politique urbaine. Villejuif, ville toujours communiste est en communauté avec Arcueil, Chevilly-Larue, L'Haÿ-les-Roses et peut-être le Kremlin, il ne sait plus bien. Mais en tous cas pas avec Ivry. En plus d'être à cheval sur deux communes, le quartier qui devrait peut-être en former une, est à cheval sur deux communautés d'agglomération. Les politiques sont ici plutôt à l'écoute, ils ont longtemps stoppés les promoteurs mais aujourd'hui personne n'a rien à proposer d'autre. Les promoteurs construisent donc ce qu'il construisent depuis 30 ans, ce n'est évidemment pas adapté à ce petit coin d'habitat ouvrier. Il y aurait selon lui un enjeu important à faire l'histoire de ce quartier alors qu'on aménage le bord de la Nationale 7 comme si il n'existait pas. C'est tout à fait la banlieue d'Ivry. Comment regarder cet endroit en restant à l'intérieur d'une seule commune ? Nous échangeons nos coordonnées. Il me demande si lors de ma précédente promenade j'ai pris des photos de l'école qui se tenait alors juste à côté de chez lui et qui est aujourd'hui remplacée par cette grande masse de six étages recouverte de faïences blanches.

 

 

 

Je traverse la Nationale, puis le parking du centre commercial. Plus loin je suis juste à cet endroit qui reste blanc sur la carte. C'est déjà presque complètement rempli.

Les derniers terrains libres au milieu des blocs soviétiques de logements "sociaux" déjà difficiles à vivre vont bientôt accueillir encore un peu plus de logements. Est-ce le résultat d'une planification d'État rendu aveugle par la toute puissance des mathématiques ? La meilleure façon de lutter contre le réchauffement de la planète ? C'est-à-dire la mise en oeuvre d'une politique de resserement urbain basée sur un contrôle foncier en petite couronne de Paris ? Le confort réglementaire définit par les organismes d'État obéit à des critéres quantifiables stricts mais qui n'incluent pas la présence immédiate d'espaces naturels.

Des machines injectes du béton dans le sous-sol. Je me ramasse une gamelle en glissant dans le laitier ! Couvert de ciment je poursuis jusqu'au groupe hospitalier Paul Brousse puis je redescends vers Ivry après une pause casse croûte dans un bistro de motard bien planqué à l'arrière de la rampe de la mythique Route Nationale 7. J'arrive finalement en retard à mon rendez-vous avec Jacky. Après visite de l'exposition de la manufacture des Oeillets nous faisons le tour du pâté de maison. Je ne peux m'empêcher de prendre une image du terrain vague de la rue Truillot à travers les palissades, avec un train qui passe tout au fond.

 

 

 

 

 

RÉSUMÉ DE PROMENADE #08 >
pour consulter l'intégralité des images de la promenade cliquer ici



Mardi 30 novembre 2004

IVRY-SUR-SEINE - cité Pioline, cité Gagarine, allée Gagarine, Hôpital Charles Foix, Stade Pillaudin, rue Albert Einstein, VITRY-SUR-SEINE - avenue de la République, bar brasserie restaurant Au Stadium, IVRY-SUR-SEINE - avenue de la République.

 

J'ai donc très envie d'allé visiter pour de bon ce terrain vague de la rue Truillot. Et puis je ne me suis pas encore vraiment promené autour de la cité Gagarine, je me demande si il y a un accès possible vers le terrain vague par l'arrière de la cité. Ce désir là est bien sûr lié à mon souvenir de l'ancien terrain vague qui jouxtait la cité Maurice Thorez avant qu'il ne soit transformé en parc fortifié par de hautes murailles, des douves et des grilles pour que les gitans ne reviennent pas sur les lieux de leur ancien village. En 1995, j'avai enregistré sur ce terrain mes premières images de banlieuedeparis. Conçues par le même architecte avec à peine 10 ans d'intervalles les cités Thorez et Gagarine se ressemblent dans la forme et sont un peu comme mère et fille. La fille est moins riche que la mère. Je me demande si il est possible de longer les voies ferrées, cet axe essentiel d'Ivry, en partant de ce côté de la cité Pioline en direction de Vitry.

Comme je m'y attendais le terrain est effectivement accessible bien que ce ne soit pas très commode. Il faut se glisser entre deux plaques de ciment préfabriquées. Au milieu on a un bon point de vue en contre-plongé sur le coteau. Je découvre recouvert de rouille et tagué le vaisseau spatial Soyouz de Youri Gagarine. Il a atterri ici en 1961 pour l'inauguration de cette cité HLM qui porte son nom. Après, le passage est beaucoup moins facile.

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Entouré d'un grand mur, le domaine de l'hôpital Charles Foix vient buter juste au bord des voies où les trains défilent à toute vitesse. Mais je finis par trouver un muret pas très haut côté rue Fouilloux. À l'intérieur de l'hôpital il y a de très beaux passages couverts avec des petits chapiteaux en fonte, des vieux carreaux qui créent des transparences subtiles. Je me retrouve dans un petit cloître hors du temps avec au milieu un arbre énorme d'où partent des filins d'acier auxquels sont suspendus des mots de poésie en fil de fer, des mots qui parlent du temps qui passe, de l'attente des gens qui sont là : l'hiver, l'été, perpétuité, cycle, pause, ... Juste à coté il y a un petit local pour les chats qui vivent ici en liberté, une sorte de cabane de jardinier avec un peu d'outillage pour s'occuper des plantes et deux petites banquettes recouvertes de lainages et coussins colorés. C'est très rare de trouver une tel ambiance dans un hôpital ! Ensuite il y a un certain nombre d'ateliers d'artistes. J'apprends depuis que ces ateliers sont peut-être menacés !? Est-ce trop dangereux pour les malades que d'avoir des artistes à côté d'eux ? Trop cher ? Et puis, plus loin encore, un nouveau terrain vague, mais je suis toujours à l'intérieur de l'hôpital. Un premier mur à moitié démoli le sépare tout de même du reste du domaine.

Les profils singuliers des pavillons de banlieue de la rue Albert Einstein découpent l'horizon. En me déplaçant à nouveau vers l'ouest je trouve un petit passage qui donne accès à un grand terrain de sport. La rambarde blanches en tubes de fer me fait l'effet d'une petite madeleine. Au bout du terrain sur la gauche, un étroit couloir qui traverse un petit bâtiment donne accès à la rue. Cela reste visiblement ouvert de la sorte en permanence. Il suffit de connaître ce passage pour entrer sur le terrain. C'est seulement à ce moment que je me resitue. Je suis passé plusieurs fois trop rapidement sur ce carrefour frontière entre Vitry et Ivry en me demandant toujours ce qu'il y avait derrière ces plaques de ciment préfabriquées. En rez de chaussée d'un grand immeuble d'angle héroïque côté Vitry, je rentre dans le café "au Stadium" pour manger quelque chose. Le stade est bien sur le territoire communal d'Ivry cependant le panneau en lettre peinte indique "1897, STADE PILLAUDIN, C.A. Vitry".




 

 

RÉSUMÉ DE PROMENADE #09 >
pour consulter l'intégralité des images de la promenade cliquer ici

Mardi 14 décembre

IVRY-SUR-SEINE - groupe Voltaire, centre commercial Jeanne Hachette, place Voltaire.

Mercredi 24 novembre, après ma ballade à Villejuif puis ma visite avec Jacky à la manufacture des Oeillets je rencontre un Ivryen de la cité Voltaire venu visiter le carrefour. Il me guide ensuite à travers le quartier puis nous terminons par un petit dîner improvisé chez lui très sympathique. Les logements de Renaudie sont de vrais maisons. Mon hôte me dit que seul les artistes apprécient. Cela me rappelle quelques pages visionnaires de Lénine à propos de Lounatcharsky et du proletkult ! Je commence ainsi une vraie exploration du centre d'Ivry. Avec ses mille et un petits passages, petits escaliers, détours, cachettes, c'est un labyrinthe. Il y a je crois un rapport directe entre l'idée de ces cheminements et la promenade. Il y a toujours quelque chose à découvrir, tout le contraire de la ville Haussmannienne prévisible et malade du contrôle. Tout le contraire des grillages qui se mettent en place à l'occasion de chaque résidentialisation, autours des espaces verts, pour qu'on ne puisse plus y fumer ou y boire toute la nuit. L'exploration physique de la ville est nécessaire, elle ne se livre pas comme ça. Les mille chemins de traverses de Renaudie sont autant d'appels à la promenade. Aujourd'hui je fais quelques images de Jeanne Hachette mais j'ai l'impression qu'il va me falloir dériver dans le secteur de façon beaucoup plus assidu. Au fond de la place Voltaire où on est comme dans le cratère d'un volcan, une fenêtre hublot a été transformée en une galerie miniature où se succèdent chaque semaine de toutes petites expositions.

 

 

 

+ >

RÉPERTOIRE - PROMENADE #05 > Vendredi 12 novembre 2004
RÉPERTOIRE - PROMENADE #06 > Mardi 16 novembre 2004
RÉPERTOIRE - PROMENADE #07 > Mercredi 24 novembre 2004
RÉPERTOIRE - PROMENADE #08 > Mardi 30 novembre 2004
RÉPERTOIRE - PROMENADE #09 > Mardi 14 décembre 2004