i121202a BDM Le Pannier Major J4
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Marseille – Le Panier, Major, J4
Cela ne sert à rien d’aller contre son humeur, c’est ma ligne. Un peu de dépit et beaucoup de plaisir cela vaut toujours mieux que rien du tout (!?) Donc, je pars me promener, juste pour essayer de ruser avec l’humeur, essayer d’en faire quelque chose. Depuis Belsunce – Bab El Oued, je mets le cap au plus court vers la mer, descendre la rue des Petites Maries. Rue des Dominicaines je commence à prendre des images sms à cause d’un stock de savons sur palette. Rejoindre la rue de la République, puis monter les escaliers qui donnent accès au panier. Traverser de part en part jusqu’à la Major. Rue des Belles Écuelles, rue du Panier. Se faufiler entre les barrières pour descendre par l’escalier sur la rue de l’Évêché.
En effet, la placette devant les boutiques de l’émission « plus conne la vie » est défoncée, en travaux. D’ailleurs à partir de là les travaux n’en finissent plus. Mise en scène de la transformation ? On imagine bien qu’après 2013, tous restera éventré, bâché, grillagé… Ou bien tout sera devenu propre et aseptisé, ou bien encore un subtil mélange des deux : de vastes zones propres et dévitalisées, animées par quelques croisiéristes franchement mafieux ou par quelques émissions télé vraiment débilitantes et le reste toujours encore plus cassé, les gens avec… Bientôt des escadrons de la mort ?
La terrasse de la Major est inaccessible depuis un paquet d’années, alors que c’est le plus beau balcon de la ville. je longe les grilles de la zone d’embarquement sous douane. La rouille illustre bien l’osmose entre la déglingue du Maghreb et celle de Marseille mais le port et les douanes c’est l’État… Trois pickups de marques asiatiques bien rangés de l’autre coté des barrières me font penser à la Libye ou à l’Afghanistan.
Je me faufile entre quelques grilles jusque sur la nouvelle esplanade du J4, aux pieds du Cerem (vitrine de la région Paca) et du Mucem (Musée des civilisations euro-méditerranéennes), boites à chaussures décorées du commerce culturel métropolitain digne des plus belles entrées de ville (Plan de Campagne ou Belle Épine). J’aperçois un ou deux vigiles près de leur bungalows, mais ils ne bougent pas. Je finis par discuter avec un pécheur en train de ranger son matériel dans le coffre de sa voiture : c’est entrouvert au public, mais ce n’a plus rien à voir avec il y a dix ans quant le J4 était « le » lieu de promenade des familles maghrébines. Quelques curieux et quelques pécheurs subsistent. Après l’ouverture, on peut s’attendre sans doute à des effets de volumes réussis entre de beaux et couteux canards haute couture signés Boeri et Ricciotti et sans doute à une fréquentation qui n’aura plus rien à voir avec la vie Marseillaise passée. Rien à voir non plus avec Barcelone ou d’autres villes de la rive ouest de la méditerranée qui ont réaménagé leur water front. Quelque chose de bien à coté de l’enjeu métropolitain ?
Enfin, je ne suis pas venu là pour ça, plutôt venu ici pour voir la mer, comme les marseillais d’il y a dix ans. Je continu sur la digue en construction qui protège le Mucem du ressac. Je fais le tour de la pompe qui maintient vide cette futur darse pas encore en eau. C’est curieux de ne pas avoir en premier conçu un métro ou un tramway pour desservir ce haut lieu de la ville. Celui où tant et tant on embarqués/ débarqués pour ou vers l’Algérie de l’autre coté, curieux aussi de ne pas avoir accompagné le chantier par le maintient de la vie qui se trouvait là.
En fait je suis venu ici pour être face au désir de départs, pour sortir de cette humeur. D’où ces deux images : les pickups et la mer au pied du fort Saint-Jean. Ce billet un peu plus que d’autres est avant tout basé sur ces deux images misent côte à côte. Je marche ensuite dans les rochers pour essayer de rejoindre le chemin qui longe le fort, mais la mer est trop mouvementée, c’est la douche assurée, je reviens sur mes pas, puis je prends la direction de Belsunce par l’avenue Léon Vaudoyer.
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